En 1765, les Pianais décident de construire une grande église édifiée à l'aide de souscription publique qui fût achevée en l792 et livrée au culte en 1795.
C'est l'église Sainte-Marie de Piana (Santa Maria Assunta) à la façade supérieure scandée de pilastres plats et couronnée d'un fronton triangulaire surmontée de son campanile.
L'église est dédiée à Sainte Marie, patronne du village et au Sacré Coeur depuis 1901. C'est un édifice baroque tardif, d'allure élégante de dimension imposante. Le décor intérieur en trompe l'oeil de style néo classique, effectué en 1879 par le peintre Novellini est remarquable par sa sobriété et son bon goût.Le pavement en marbre a été posé en 1889.
L'inscription surmontant la porte d'entrée signifie: " Si tu cherches des satisfactions et un réconfort dans les heures difficiles, entre ici prier le coeur de la Mère de Dieu ".
Le médaillon de l'Assomption (voûte du chœur): le thème retenu ici par Novellini correspond à la volonté des commanditaires de la paroisse de réaliser un décor monumental glorifiant la Vierge de l'Assomption dont l'église porte la titulature.
C'est dans un médaillon ovale que la scène se déroule. Marie, en pied, au centre de la composition, bras croisés sur la poitrine, le visage de trois-quarts porte son regard vers son nouveau royaume céleste. Trois anges l'accompagnent dans cette divine ascension dans une atmosphère légère et vaporeuse crée par les nuées. L'auréole de lumière irradie la moitié de l'œuvre et donne de la profondeur à la représentation.
En marge de cette scène majeure figurent les quatre évangélistes. En principe les quatre évangélistes entourent le Christ, mais ici ils sont réunis pour participer à la gloire éternelle de Marie.
Représentés en pied, tenant un livre à la main, ils sont accompagnés de leurs symboles. Saint Matthieu et l'Ange (ici un angelot qui tend un encrier) fait face à saint Luc et le Boeuf, couché à ses pieds.
En pendant sont figurés saint Jean, (toujours représenté jeune) et l'Aigle, et saint Marc et le Lion.Trois vertus théologales, fides (foi), caritas (charité), spes (espérance) et une cardinale, justicia (justice) s'inscrivent dans des cartouches.
Le médaillon de la remise par le Christ de la palme de martyr aux saints Pierre et Paul (voûte de la deuxième travée de la nef centrale). C'est une composition ovale que l'artiste a choisi pour représenter cette scène à l'extrémité droite est figuré le Christ, en pied.
Il se penche légèrement vers les saints Pierre et Paul pour leur remettre à chacun la palme de martyr. Saint Pierre occupe une place privilégiée par rapport à saint Paul en retrait. Saint Pierre, de profil, est agenouillé, une clé à la main, saint Paul, de trois-quarts, agenouillé également tient un livre. à l'extrémité gauche apparaît la Vierge en gloire assise sur des nuées.
Enfin, au sommet de la composition, Dieu le Père est représenté à mi-corps coiffé du triangle trinitaire. La colombe du Saint Esprit se situe au-dessus. Des anges tiennent lesSaintes écritures où sont inscrites l'alpha et l'oméga (les deux lettres de l'alphabet grec symbolisant Dieu).La présence des saints Pierre et Paul rappellent le patronage de la première église paroissiale.
La place occupée ici par la Vierge n'est pas le fait du hasard puisqu'elleévoque, certes de façon discrète, la prééminence qu'elle détient aujourd'huidans l'église. Cette scène résume à elle seule en quelque sorte l'histoire de la paroisse, en réconciliant si besoin était tous les saintsprotagonistes. Le décor monumental de l'édifice emprunte son langage au répertoire de l'art antique classique, en utilisant des formes et desmotifs souvent employés (rinceaux, entrelacs, cartouches…).
Cependant, c'est avant tout dans la maîtrise de l'emploi de cette grammaire stylistique que la signature du décorateur et son art se manifestent avec un réel brio. Sur le mur du fond : la porte axiale est surmontée d'un motif à décor floral. Au centre un cartouche comporte la date de la réalisation du décor : 1879. Le vitrail de l'Assomption est encadré par deux volutes en trompe-l'œil. De part et d'autre du vaisseau central : des arcs portés par des piliers composites séparent la nef des collatéraux. Le décor se compose de pilastres cannelés en trompe-l'œil.
Un panneautage de faux-marbres a été dessiné au pied des pilastres ainsi que dans les écoinçons des arcs. Les voûtes des collatéraux : Les voûtes d'arêtes se décomposent en quatre voûtains ornés d'entrelacs à motifs floraux. Un cordon en trompe-l'œil représentant une guirlande de feuilles dorées (sans doute l'olivier) souligne les arêtes des voûtes.
Un décor de caissons ornés de boutons revêt les arcs doubleaux.Voûte de la nef centrale : un réseau de caissons décore entièrement la voûte. Une subtile alternance de motifs de rosaces à feuilles simples et d'autres à feuilles d'acanthes peintes dans des losanges produit un effet de trompe-l'œil très réussi.Le chœur : des thèmes allégoriques sont peints en grisaille.
Ils représentent des attributs épiscopaux (mitre, crosse, étole pastorale) et des objets religieux (calice, ostensoir, ciboire) ainsi qu'un attribut papal (le bâton pastoral à triple croix).
L'orfèvrerie est un ensemble de deux calices et d'un ostensoir.Un calice récent (XXe siècle), un second en argent plus ancien (XIXe siècle) avec un décor de pampres, d'épis de blé et de joncs qui figurent en alternance sur la coupe et le nœud. Ostensoir datant du XIXe siècle (tétramorphe représenté sur la gloire et décor animalier sur le pied, cabochons incrustés de pierres semi-précieuses sur la tige et le pied).
Vestiaire liturgique: bel ensemble de vêtements liturgiques confectionnés dans le courant du XIXe siècle. Chasuble, étole, bourse de corporal, manipule, voile de calice (ornement doré avec l'agneau mystique sur la chasuble).
Saint Hugues de Lincoln: saint Hugues de Lincoln est représenté de profil devant l'autel, levant les bras et tenant l'Enfant Jésus auréolé de lumière. Derrière lui des personnages agenouillés lèvent les yeux vers l'apparition. à l'extrême droite du tableau un personnage tient la crosse et la mitre qui sont les insignesépiscopaux de saint Hugues, évêque de Lincoln.
Dans la partie gauche inférieure du tableau, un personnage tonsuré, tient un bougeoir, il est agenouillé, de dos. A l'extrémité droite du tableau apparaît le col d'un cygne qui rappelle le cygnesauvage que le saint réussit à apprivoiser et qui annoncera la fin prochaine de son maître en refusant de s'alimenter.
L’autel principal est entouré d’une colonnade en marbre de Carrare.Le tabernacle en bois finement sculpté est couronné d'un baldaquin à colonnettes corinthiennes surmonté par le symbolique pélican se sacrifiant en s’offrant en nourriture à ses enfant.
On remarque les peintures des quatre évangélistes dans le choeur, puis les cartouches de la voûte, l'un représentant l'Assomption de la Sainte Vierge, l'autre la réconciliation des deux églises.
Deux autels dans chacune des travées latérales sont voués, ceux de droite à Saint Roch et à l'Assomption dont la belle statue de bois sculpté est classée au mobilier national; ceux de gauche à Saint Antoine Abbé, patron de la Confrérie qui porte son nom et à la nativité dont la statue dorée a été offerte par l'impératrice Eugénie; au dessus du banc des marguillers se trouve un beau tableau sans doute de l'époque napolitaine du 17è siècle représentant le miracle de Hugo de Lincoln.
En 1863 fut achevé sous la direction de l'architecte Rocchiccioli le campanile avec ses trois cloches et son horloge, répétition de celui de Portofine sur la côte ligure.
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